CONCERT mardi 4 février 2020 au CABARET DES ARTISTES
3, cité Souzy - 75011 Paris
Bus : 56 (Boulets-Montreuil) - Métro : Rue des Boulets (ligne 9)
Réservations et renseignements : BilletRéduc et sites habituels
Service bar et restauration sur place dès 20 h - Concert à 21 h
3, cité Souzy - 75011 Paris
Bus : 56 (Boulets-Montreuil) - Métro : Rue des Boulets (ligne 9)
Réservations et renseignements : BilletRéduc et sites habituels
Service bar et restauration sur place dès 20 h - Concert à 21 h
Ils
sont rares, aujourd’hui, les chanteurs authentiques, les héritiers de la
chanson réaliste. Celles et ceux eux qui hantent les cabarets jusqu'au bout de
la nuit, subjuguant un public conquis, sans besoin d’artifice : rien qu'une
voix, une présence. Brindille est de ceux-là.
Elle
ou lui ?
Vous
vous interrogez sûrement : « Mais qui est
donc cette Brindille ? On ne la voit presque jamais à la télévision, on ne
l'entend pas à la radio... »
Mais
d’ailleurs, pourquoi parlez-vous de Brindille au féminin ? Par simple
méconnaissance de l’artiste. Parce que les medias d'aujourd'hui ne jurent plus
que par "télé réalité" (toute cette soupe qu'on nous impose
reflète-t-elle la réalité ? Ce serait trop triste !) et petits pousseurs
de chansonnettes, sans voix, sans charisme, préfabriqués et formatés, aux
titres multimixés pour donner une
impression de qualité, toute relative elle aussi.
On
ne s'intéresse plus aux vrais artistes comme Brindille qui, en dépit de ce que
laisse supposer son nom de scène, est un garçon.
Un
garçon, mais aussi un être étrange, énigmatique et qui cultive le mystère. Tout
de noir vêtu, d'un noir aussi profond que celui de ses longs cheveux laissés
tantôt libres tantôt retenus par un catogan, un trait de khôl pour souligner
son regard expressif, un visage presque angélique et des jambes immenses
supportant ce corps éternellement gracile, qu'aucune calorie ne semble pouvoir
corrompre : "l'autre longue dame
brune" est un qualificatif qui lui irait presque comme un gant (ou
plutôt comme une de ces mitaines qu'il porte souvent sur scène)… s'il n'y avait
la voix. Cette voix qui trahit son
physique androgyne, comme pour mieux encore créer la surprise lorsqu'il émet sa
première note dès son entrée dans la lumière. Une voix rauque, un brin
tabagique : la seule notion de blondeur qui émane de cet ensemble sombre vient
de ces "américaines" qu'il savoure du bout de son fume-cigarette mais
dont les volutes l'entourent aussitôt d'un halo de grisaille. Pour autant,
au-delà de l’apparence visuelle, Brindille est au contraire un être auréolé de
lumière. Il distille le bonheur par petites touches, crescendo, parce que ce
qu'il a à offrir, son public doit le mériter, être attentif, à l'écoute,
pleinement conscient de sa chance d'être là, au nombre des spectateurs.
Brindille aime être désiré, ne s'offre pas sans qu'on soit entièrement sous son
charme, en totale communion avec son personnage.
Alors
l’alchimie produit son effet, la magie s'installe. Brindille, tout en noir
devient éblouissant, lumineux et sa voix grave nous transperce, nous
transcende, nous transporte, d'interminables frissons nous parcourent l’échine.
C'est Marlène qu'on ressuscite. Brindille n'est pas seul en scène, l’artiste
est habité, c'est une évidence qui s'impose.
Et
jusqu'au bout de la nuit, pour un auditoire définitivement captivé et captif,
il va chanter l’amour, la vie, la mort, la tristesse, le spleen. La chanson
réaliste retrouve ses lettres de noblesses. Et tant pis s’il ne passe pas à la
tété, tant pis si les radios le boudent. Ou tant mieux. Un artiste vrai,
authentique tel que Brindille, il faut le mériter !
Julien Weber (Chercheurs d'Art - Le
webzine de l'agence HL Media)